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Panorama Autour du mondeLes Laboratoires de référence de l’OIE pour la peste des petits ruminants apportent leur soutien au Programme mondial d’éradication

Autour du monde Posté sur 2019-02-19 14:06:13

Les Laboratoires de référence de l’OIE pour la peste des petits ruminants apportent leur soutien au Programme mondial d’éradication

Auteurs

A. Bataille (1)*, M.D. Baron (2), F. Liu (3), C. Batten (2), Z. Wang (3) & G. Libeau (1)

(1) CIRAD, UMR ASTRE, F-34398 Montpellier (France)
(2) Pirbright Institute, GU24 0NF Surrey (Royaume-Uni)
(3) China Animal Health and Epidemiology Centre, 266032 Qingdao (République Populaire de Chine)

* Contact auteurs : arnaud.bataille@cirad.fr

Les désignations et dénominations utilisées et la présentation des données figurant dans cet article ne reflètent aucune prise de position de l’OIE quant au statut légal de quelque pays, territoire, ville ou zone que ce soit, à leurs autorités, aux délimitations de leur territoire ou au tracé de leurs frontières.
Les auteurs sont seuls responsables des opinions exprimées dans cet article. La mention de sociétés spécifiques ou de produits enregistrés par un fabricant, qu’ils soient ou non protégés par une marque, ne signifie pas que ceux-ci sont recommandés ou soutenus par l’OIE par rapport à d’autres similaires qui ne seraient pas mentionnés.

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Les Laboratoires de référence de l’OIE pour la peste des petits ruminants (PPR) apportent un large soutien aux pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient dans leurs efforts pour contrôler et, à terme, éradiquer la PPR.

Il existe à l’heure actuelle trois Laboratoires de référence de l’OIE pour la peste des petits ruminants (PPR), à savoir le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD, Montpellier, France), l’Institut de Pirbright (Surrey, Royaume Uni) et le Centre de santé animale et d’épidémiologie de Chine (CAHEC, Qingdao, République Populaire de Chine).

Programme mondial d’éradication de la peste des petits ruminants

Dans le cadre de leur mission, les Laboratoires de référence de l’OIE sont impliqués dans un grand nombre d’actions en soutien aux efforts réalisés à l’échelle mondiale pour contrôler et éradiquer la PPR – actions lancées par l’OIE et la FAO et connues sous le nom de Programme mondial d’éradication de la PPR.

L’essentiel de ces activités porte sur la formation du personnel des laboratoires nationaux de diagnostic aux méthodes de diagnostic de la PPR et à l’épidémiologie de la maladie. Les laboratoires candidats peuvent postuler dans le cadre de l’accord de jumelage de l’OIE afin de collaborer avec les Laboratoires de référence de l’OIE à un programme échelonné sur un à trois ans et visant à améliorer leur capacité de diagnostic de la PPR et leur expertise. Généralement, les laboratoires s’engagent dans ce programme de jumelage avec pour objectif de devenir de plein droit Laboratoire de référence de l’OIE pour la PPR. Des projets de jumelage ont déjà été menés à bien avec des laboratoires du Maroc, de l’Ouganda et de plusieurs pays de la région Asie-Pacifique, tels que le Cambodge, le Laos, la Mongolie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam. De nouveaux programmes ont débuté ou sont en cours d’évaluation en Jordanie, au Kazakhstan et en Tanzanie (Figs 1 et 2).

Fig. 1 – La formation sur site représente un volet essentiel du programme de jumelage de l’OIE en cours entre la Tanzanie et l’Institut de Pirbright
Fig. 1 – La formation sur site représente un volet essentiel du programme de jumelage de l’OIE en cours entre la Tanzanie et l’Institut de Pirbright ©Paulina Rajkow-Nenow
Fig. 2 – Formation de techniciens de laboratoire au Maroc (CIRAD, 2011)
Fig. 2 – Formation de techniciens de laboratoire au Maroc (CIRAD, 2011) ©CIRAD

Des formations intensives d’une semaine sur les méthodes de diagnostic de la PPR sont également proposées chaque année par les Laboratoires de référence de l’OIE aux techniciens de laboratoire des pays candidats. En 2017, plus de 30 techniciens en provenance de 16 pays ont reçu une formation au diagnostic de la PPR dans ces laboratoires (Figs 3 et 4).

Fig. 3 – Formation conjointe Union européenne/OIE aux méthodes de diagnostic de la PPR (CIRAD, 2017)
Fig. 3 – Formation conjointe Union européenne/OIE aux méthodes de diagnostic de la PPR (CIRAD, 2017) © CIRAD
Fig. 4 – 6e symposium et formation régionale en matière de diagnostic de la maladie de Newcastle et de la PPR (Qingdao, Chine, 2017)
Fig. 4 – 6e symposium et formation régionale en matière de diagnostic de la maladie de Newcastle et de la PPR (Qingdao, Chine, 2017)
© Tiangang Xu/CAHEC

Cette formation permettra d’éradiquer plus facilement la maladie et contribuera en outre à sa prévention dans les pays indemnes de la maladie. Dans certains cas, la formation peut être organisée dans un laboratoire de diagnostic du pays concerné. Une formation in situ a en particulier été dispensée par le CIRAD en Géorgie, après l’apparition du premier cas de PPR jamais enregistré dans ce pays, en 2016, ainsi qu’au Mali, pour les six pays participant au Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS) financé par la Banque mondiale (Fig. 5). Les Laboratoires de référence de l’OIE organisent également des évaluations de compétence qui permettent aux laboratoires participants d’évaluer leur capacité à mettre en œuvre les tests de diagnostic de la PPR.

Fig. 5 – Cérémonie d’ouverture du programme de formation aux méthodes de diagnostic proposé par le CIRAD dans le cadre du projet PRAPS (Bamako, Mali, 2017)
Fig. 5 – Cérémonie d’ouverture du programme de formation aux méthodes de diagnostic proposé par le CIRAD dans le cadre du projet PRAPS (Bamako, Mali, 2017) © PRAPS

En outre, les Laboratoires de référence de l’OIE proposent aux Membres de l’OIE, sur demande, leur expertise et leurs services de diagnostic. En septembre 2016, dix échantillons en provenance de Mongolie ont été envoyés au Laboratoire de référence situé en Chine pour confirmation d’une suspicion d’infection par la PPR. Ces échantillons ont tous été testés positifs au virus en laboratoire. Il s’agissait du premier épisode de PPR en Mongolie. De même, l’épisode de PPR de 2016 en Géorgie ne fut découvert que lorsque les échantillons préalablement envoyés au Laboratoire de référence de Pirbright pour une recherche de la fièvre catarrhale du mouton revinrent avec des résultats négatifs. Soumis ensuite à une recherche du virus de la PPR (PPRV), ils se sont alors révélés positifs.

Des experts des Laboratoires de référence de l’OIE se sont rendus dans de nombreux pays faisant face à des situations d’urgence en raison de foyers de la maladie, afin de soutenir leurs efforts en matière de contrôle et d’apporter leur aide pour les enquêtes épidémiologiques. Ces experts ont également participé aux réunions conjointes OIE/FAO portant sur le Programme mondial d’éradication de la PPR afin d’offrir leur expertise dans le cadre des discussions et des processus décisionnels. Une réunion de suivi de la feuille de route régionale pour les pays de l’ASEAN (1) et pour la Chine, la Mongolie et le Timor-Leste, a été organisée en Chine en avril 2017, en présence de la Docteure Monique Éloit, Directrice générale de l’OIE. Le Docteur Zhiliang Wang y a présenté le plan d’éradication de la PPR pour la Chine (Fig. 6). L’ensemble des représentants sont parvenus à un accord concernant une stratégie régionale pour l’éradication de la PPR. En décembre 2017, le Docteur Baron et la Docteure Libeau (respectivement de Pirbright et du CIRAD) ont participé à Rome à une réunion conjointe OIE/FAO afin d’élaborer des critères pour la préparation d’un vaccin thermotolérant, considéré comme un outil important dans le cadre du programme mondial d’éradication de la PPR.

Fig. 6 – Dr Zhiliang Wang lors de la Réunion de suivi de la feuille de route régionale sur la PPR pour les pays de l’ASEAN (Chine, Mongolie et Timor-Leste) sous le parrainage conjoint de l’OIE et de la FAO (Qingdao, Chine, 2017)
Fig. 6 – Dr Zhiliang Wang lors de la Réunion de suivi de la feuille de route régionale sur la PPR pour les pays de l’ASEAN (Chine, Mongolie et Timor-Leste) sous le parrainage conjoint de l’OIE et de la FAO (Qingdao, Chine, 2017) ©Tiangang Xu/CAHEC

Les Laboratoires de référence de l’OIE sont en première ligne et prennent part aux projets de recherche et développement visant tout à la fois à réduire les lacunes dans la connaissance de la PPR et à améliorer les méthodes d’élimination de cette maladie. De nouveaux kits de diagnostic, tels que les dispositifs de flux latéral et des méthodes d’épreuves immuno-enzymatiques (ELISA) de compétition adaptées aux camélidés sont en cours d’élaboration, de validation, de production et/ou de distribution afin d’élargir le champ des diagnostics de la PPR sur les hôtes atypiques et sur le terrain. Les Laboratoires de référence de l’OIE jouent un rôle essentiel dans la collecte de prélèvements et d’isolats en provenance de nombreux pays, ce qui permet la validation de réactifs de diagnostic et de vaccins contre le spectre le plus large possible de virus : une tâche qui reste infaisable pour les laboratoires nationaux de diagnostic ou de recherche. Les trois Laboratoires de référence de l’OIE travaillent de façon intensive au développement et à la validation de la nouvelle génération de vaccins contre la PPR, notamment de vaccins permettant la différenciation entre animaux vaccinés et animaux infectés (vaccins DIVA). Ils ont également engagé des partenariats avec de nombreux pays d’Afrique et d’Asie en vue de collaborer en matière de recherche sur la dynamique de transmission du PPRV, et notamment sur le rôle de la faune sauvage et des échanges transfrontaliers de bétail dans la circulation du PPRV.

L’ensemble des actions décrites ci-dessus reste essentiel pour disposer des ressources et du soutien nécessaires tant au niveau national que régional si nous voulons atteindre notre objectif de contrôle et d’éradication de la PPR à l’échelle mondiale. C’est sans délai que les Laboratoires de référence de l’OIE ont su faire la démonstration qu’ils étaient là pour apporter leur aide à chaque étape de ce processus.

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(1) ASEAN : Association des Nations de l’Asie du Sud-Est – Bruneï Darussalam, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam
http://dx.doi.org/10.20506/bull.2018.2.2871

Informations relatives à l'article

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