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Panorama Autour du mondeExercice de simulation régional pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

Autour du monde Posté sur 2020-08-26 09:16:50

Exercice de simulation régional pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

Auteurs

Mariano Ramos (1), Rachid Bouguedour (2) & Alessandro Ripani (2)

(1) SENASA (Service national de santé et de qualité agro-alimentaire, Argentine). Ancien membre du personnel du Service des Programmes, Organisation mondiale de la santé animale (OIE)

(2) Représentation sous-régionale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) pour l’Afrique du Nord (Tunis, Tunisie)

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À Tunis, du 11 au 13 juillet 2017, l’OIE a dispensé un atelier comprenant un exercice de simulation. Organisé avec le concours d’INTERPOL, de l’UNICRI, de la FAO et de l’OMS, cet exercice a rassemblé des experts en épidémiologie, laboratoire et communication, ainsi que de hauts responsables de la communauté vétérinaire et des forces de police et de sécurité de huit pays du Moyen-Orient (Égypte, Irak, Jordanie et Liban) et d’Afrique du Nord (Algérie, Libye, Maroc et Tunisie).

L’exercice de simulation cherchait essentiellement à établir des liens fonctionnels entre les Services vétérinaires et les forces de police et de sécurité. L’exercice aspirait aussi à identifier les lacunes, les forces et les faiblesses de ces secteurs de manière à pouvoir formuler des recommandations durables qui permettent une meilleure préparation et une meilleure réponse à l’urgence que constituerait une mauvaise utilisation présumée et/ou délibérée d’un agent pathogène animal. L’Istituto Zooprofilattico Sperimentale dell’Abruzzo e del Molise (IZSAM) situé à Teramo en Italie, et le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) de Montpellier en France, ont participé à cet exercice en leur qualité de Centres collaborateurs de l’OIE et ont soumis des présentations ainsi que des informations pertinentes en matière de biosécurité et de gestion des risques. L’exercice simulait une dissémination volontaire du virus de la peste bovine dans différents pays ; il a permis aux groupes de travail de discuter et d’analyser un certain nombre d’aspects relevant de la préparation à cette urgence et de la réponse à y apporter.

Méthodes

Élaboré autour d’un problème zoosanitaire, le scénario de cet exercice simulait la dissémination délibérée d’un agent pathogène animal dans plusieurs pays. Dans ce contexte, la situation théorique décrite envisageait la dissémination malveillante du virus de la peste bovine (éradiqué des populations animales depuis 2011) à partir d’un laboratoire.

L’exercice de simulation comportait trois volets :

  • Volet 1 – Indicateurs d’alerte (Partie I)

Cette séance débutait par la présentation clinique d’un syndrome de gastro-entérite accompagné d’un taux de mortalité élevé et d’autres signes cliniques observés dans le cheptel d’une ferme située dans un Pays A. Devait s’ensuivre une discussion afin de décider de l’approche la plus logique et la plus appropriée pour traiter un événement biologique résultant apparemment de causes naturelles, et pour identifier la source possible de l’infection.

  • Volet  2 – Indicateurs d’alerte (Partie II)

Cette séance portait sur les processus de gestion de la lutte contre les foyers après la manifestation de plusieurs cas cliniques d’un syndrome similaire dans une ferme située dans un Pays B. La responsabilité du même agent pathogène animal était confirmée. Les informations provenant des institutions chargées de l’application de la loi étaient en mesure d’établir que l’agent pathogène avait vraisemblablement été disséminé intentionnellement. Ces éléments étant posés, devait s’ensuivre une discussion sur les différents aspects du processus décisionnel, de l’efficacité des communications, des tâches de notification, de la biosécurité, etc.

  • Volet  3 – Investigations : les instances vétérinaires et les forces de l’ordre travaillent main dans la main

La peste bovine étant confirmée, ce troisième volet consistait à discuter du meilleur moyen pour aborder l’investigation dans le contexte de la dissémination délibérée d’un agent pathogène animal. Les instances vétérinaires et les forces de l’ordre étant impliquées dans cette investigation, les groupes de travail ont cherché à élaborer des recommandations portant sur la coopération entre les deux services en cas de crise, sur la gestion des communications, et sur les cadres et les accords nécessaires pour faciliter la collaboration.


Conclusions

Les discussions et les recommandations ont permis d’aborder les thèmes suivants :

  • les investigations conjointes entre les instances vétérinaires et les forces de l’ordre
  • la biosécurité et la gestion des risques biologiques
  • l’efficacité opérationnelle entre les institutions
  • la sécurité aux frontières
  • la coopération entre les services
  • la communication des risques
  • la préparation aux situations d’urgence et la riposte face à ces situations.

Cet exercice de simulation découle de la Stratégie de l’OIE pour la réduction des menaces biologiques (2015), qui recommande que des exercices de simulation de maladies à l’échelle internationale soient organisés pour impliquer les protagonistes des secteurs de la sécurité et de la santé et pour identifier les lacunes de ces deux secteurs et améliorer leur coopération. Les activités de suivi sont essentielles en ce qu’elles génèrent des opportunités pour que les institutions continuent de travailler les unes avec les autres au niveau national et international. Les discussions axées sur un scénario ont permis aux participants de mieux comprendre les menaces biologiques émergentes potentielles, et de savoir comment renforcer la coopération entre les services et comment identifier les nouvelles possibilités pour prévenir le bioterrorisme, le détecter et y faire face.

Informations relatives à l'article

  • Le nouveau Centre collaborateur de l’OMSA pour la gestion des antimicrobiens en aquaculture

  • Améliorer l’aquaculture au Moyen-Orient

  • Réponse régionale d’urgence face à une maladie émergente