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Panorama Autour du mondeDernière ligne droite vers l’éradication de la peste porcine africaine en Sardaigne

Autour du monde Posté sur 2020-07-07 11:01:00

Dernière ligne droite vers l’éradication de la peste porcine africaine en Sardaigne

Auteurs

Les désignations et dénominations utilisées et la présentation des données figurant dans cet article ne reflètent aucune prise de position de l’OIE quant au statut légal de quelque pays, territoire, ville ou zone que ce soit, à leurs autorités, aux délimitations de leur territoire ou au tracé de leurs frontières.
Les auteurs sont seuls responsables des opinions exprimées dans cet article. La mention de sociétés spécifiques ou de produits enregistrés par un fabricant, qu’ils soient ou non protégés par une marque, ne signifie pas que ceux-ci sont recommandés ou soutenus par l’OIE par rapport à d’autres similaires qui ne seraient pas mentionnés.

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La peste porcine africaine présentait un caractère endémique sur l’île italienne de Sardaigne depuis 1978, mais une nouvelle stratégie de lutte contre la maladie, mise en œuvre ces dernières années, s’est révélée tout à fait efficace et l’éradication totale du virus semble très proche.
La peste porcine africaine due au virus ASFV de génotype I trouve des conditions idéales d’endémicité en Sardaigne chez les porcs élevés en plein air à l’état semi-sauvage dans les zones montagneuses de l’intérieur de l’île où ils vivent en contact étroit avec des sangliers [1].

Jusqu’à récemment, toutes les tentatives d’éradication de la maladie s’étaient heurtées à une forte résistance de la part des éleveurs locaux qui considéraient ce mode traditionnel d’élevage des porcs comme partie intégrante de leur identité culturelle. En dépit de la menace constante que ces porcs en liberté font peser sur les porcs domestiques, la prévention de la maladie dans les élevages présentant un niveau de sécurité biologique élevé a presque toujours donné de bons résultats, tandis que la tâche est apparue bien plus difficile dans les élevages de basse-cour [2].

Le nouveau programme

En 2015, une nouvelle stratégie d’éradication de la peste porcine africaine (EP-ASF-15-18) a été mise en œuvre, sous l’autorité d’une « Cellule Projet », organisme pleinement habilité par les Autorités régionales, qui réunit les responsables de plusieurs services et organes de l’administration régionale, les Services vétérinaire nationaux, régionaux et locaux, ainsi que des experts. Cette nouvelle stratégie, qui s’appuyait largement sur des mesures vétérinaires conventionnelles, adaptées à la situation locale, privilégiait les mesures incitatives en faveur des bonnes pratiques d’élevage et de la sécurité biologique plutôt qu’une indemnisation des éleveurs concernés. Elle prenait par ailleurs en considération les aspects socio-économiques et culturels associés à l’apparition de la peste porcine africaine [3]. Les contrôles vétérinaires ont été renforcés tout au long de la chaîne de production porcine, avec une rigueur toujours accrue. Des règles plus contraignantes ont été appliquées en matière de chasse, y compris pour l’élimination des carcasses des sangliers. Les mesures de lutte ont été accompagnées d’activités très intenses d’éducation, de sensibilisation et de communication à l’intention des éleveurs, des chasseurs et de la population rurale. Les élevages de porcs en plein air avec double clôture ont été autorisés et subventionnés comme alternative aux élevages de porcs en liberté. Cependant, près de 5 000 porcs en liberté ont dû être éliminés lors de 60 interventions de type militaire menées à partir de novembre 2015 [2].

La situation actuelle peut se résumer ainsi :

  • Porcs domestiques : les actions menées ont débouché sur une diminution du nombre de foyers de peste porcine africaine dans les élevages de porcs domestiques  le dernier foyer est survenu en septembre 2018.
  • Porcs élevés en liberté : les preuves réunies ces dernières années indiquent que les porcs en liberté ont constitué la principale source et le principal réservoir du virus de la peste porcine africaine ; cette information a contribué à vaincre les résistances à l’égard de l’élimination des porcs en liberté.
  • Sangliers : Un nombre conséquent de données semble indiquer qu’en Sardaigne, le virus de la peste porcine africaine ne persiste pas plus de quelques années chez un sanglier isolé, si celui-ci n’est pas réinfecté par des porcs en liberté ou des porcs domestiques.
Free-ranging pigs in central Sardinia. © Stefano Cappai
Porcs en liberté dans le centre de la Sardaigne. © Stefano Cappai
L’éradication totale devrait très probablement être atteinte dans un avenir proche

La situation très favorable de la Sardaigne au regard de la peste porcine africaine, après la mise en œuvre du nouveau programme, est synthétisée dans le Tableau I.

Tableau I. Situation de la peste porcine africaine en Sardaigne

Tableau I. Situation de la PPA en Sardaigne

Il est possible que le virus puisse apparaître à des niveaux très faibles chez les sangliers de certaines zones isolées, car on relève encore des cas, en nombre décroissant, de sangliers séropositifs. Néanmoins, ces sangliers séropositifs ne semblent pas jouer de rôle épidémiologique significatif et l’évolution vers une éradication se dessine très clairement.

Une éradication totale semble très probable dans un avenir proche grâce au maintien des mesures actuelles.

Remerciements

L’auteur tient à remercier toutes les personnes qui, ensemble, sont parvenues aux excellents résultats brièvement résumés dans cet article : les éleveurs et les chasseurs, les Autorités et l’Administration régionales de Sardaigne, le Ministère de la santé, les Services vétérinaires de Sardaigne, les gardes forestiers ainsi que les Agences régionales de développement agricole (Laore) et, concernant les forêts, l’Université de Sassari, l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale dell’Umbria e delle Marche et l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale della Sardegna.

http://dx.doi.org/10.20506/bull.2020.1.3132

Références

  1. Mur L., Atzeni M., Martínez-López B., Feliziani F., Rolesu S. & Sanchez-Vizcaino J.M. (2016). – Thirty-five-year presence of African swine fever in Sardinia: History, evolution and risk factors for disease maintenance, Transbound. Emerg. Dis., 63 (2), e165-77. https://doi.org/10.1111/tbed.12264.
  2. Loi F., Cappai S., Coccollone A. & Rolesu S. (2019). – Standardized risk analysis approach aimed to evaluate the last African swine fever eradication program performance, in Sardinia. Front. Vet. Sci., 6, 299. https://doi.org/10.3389/fvets.2019.00299.
  3. Loi F., Laddomada A., Coccollone A., Marrocu E., Piseddu T., Masala G., Bandino  E., Cappai S. & Rolesu S. (2019). – Socio-economic factors as indicators for various animal diseases in Sardinia. PLoS One, 14 (6), e0217367. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0217367.
  4. Laddomada A., Rolesu S., Loi F., Cappai S., Oggiano A., Madrau M.P., Sanna M.L., Pilo G., Bandino E., Brundu D., Cherchi S., Masala S., Marongiu D., Bitti G., Desini P., Floris V., Mundula L., Carboni G., Pittau M., Feliziani F., Sanchez-Vizcaino J.M., Jurado C., Guberti V., Chessa M., Muzzeddu M., Sardo D., Borrello S., Mulas D., Salis G., Zinzula P., Piredda S., De Martini A. & Sgarangella F. (2019). – Surveillance and control of African swine fever in free-ranging pigs in Sardinia. Transbound. Emerg. Dis., 66 (3), 1114–1119. https://doi.org/10.1111/tbed.13138.

Informations relatives à l'article

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