Merci de patienter pendant le chargement de votre Bulletin

Panorama PerspectivesLa préparation au risque de peste porcine africaine dans les Amériques

Perspectives Posté sur 2021-03-08 08:52:59

La préparation au risque de peste porcine africaine dans les Amériques

Auteurs

A. Ellis (1) *, A. Tiwari (1), J. Komal (1), C.I. Martínez Rivas (2) & L. Barcos (3)

(1) Conseiller scientifique vétérinaire auprès du Délégué du Canada auprès de l’OIE, Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), Ottawa (Canada).
(2) Représentation sous-régionale de l’OIE pour l’Amérique Centrale, Panama (Panama).
(3) Représentation régionale de l’OIE pour les Amériques, Buenos Aires (Argentine).

* Contact auteurs : Andrea.ellis@inspection.gc.ca.

Les désignations et dénominations utilisées et la présentation des données figurant dans cet article ne reflètent aucune prise de position de l’OIE quant au statut légal de quelque pays, territoire, ville ou zone que ce soit, à leurs autorités, aux délimitations de leur territoire ou au tracé de leurs frontières.
Les auteurs sont seuls responsables des opinions exprimées dans cet article. La mention de sociétés spécifiques ou de produits enregistrés par un fabricant, qu’ils soient ou non protégés par une marque, ne signifie pas que ceux-ci sont recommandés ou soutenus par l’OIE par rapport à d’autres similaires qui ne seraient pas mentionnés.

Taille de la police - A A A +

En juin 2019, les bureaux de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) dans les Amériques et du Délégué du Canada auprès de l’OIE ont réalisé conjointement un sondage auprès des Membres et non-membres de l’OIE de la région des Amériques afin de mieux appréhender le niveau actuel de préparation au risque d’introduction de la peste porcine africaine [1].

La peste porcine africaine est une maladie virale contagieuse des porcs domestiques et des suidés sauvages qui peut occasionner des pertes désastreuses en termes financiers et en termes de production. L’évolution spectaculaire que connaît la situation épidémiologique mondiale de la peste porcine africaine depuis 2018 augmente la crainte de la propagation du virus à des régions du monde actuellement indemnes, telle que la région des Amériques qui abrite environ 177 millions de porcs domestiques.

Compte tenu des différents niveaux de surveillance et de moyens vétérinaires prévus pour faire face aux maladies émergentes dans la région, une approche coordonnée de prévention et de prévision des moyens d’intervention est nécessaire pour faire face à la peste porcine africaine. Un Groupe permanent d’experts de la peste porcine africaine (GPE-PPA) pour les Amériques a été mis en place en septembre 2019 pour répondre à cette nécessité [1].

Deux questionnaires ont été distribués, dont les réponses sont résumées ci-après. Des activités sont en cours pour donner suite à ces résultats.

Le premier questionnaire, qui concernait les canaux potentiels d’introduction de la peste porcine africaine, comprenait des questions sur les importations de porcs vivants, de viande de porc et de produits dérivés, et les objets vecteurs de contamination

Une analyse descriptive des réponses binaires (oui/non) a été réalisée. Les principaux résultats sont les suivants :

  • L’introduction du virus par le biais de porcs vivants ou d’objets vecteurs est improbable car aucun de ces pays n’importe de porcs en provenance de pays infectés et n’a de personnel travaillant à l’étranger dans des exploitations infectées.
  • En cas d’entrée du virus, il pourrait se propager à cause de l’inadéquation des contrôles en matière de désinfection et d’utilisation des véhicules pour le transport des porcs et produits porcins importés – un fait que signalent 59 % des pays.
  • Le risque le plus important est lié aux importations de viande de porc et de produits porcins effectuées par des particuliers – une pratique que signalent 28 % des pays. Ce risque s’ajoute à l’alimentation des porcs avec des eaux grasses et à l’existence de décharges non clôturées – faits que signalent plus de la moitié des pays.
  • Des mesures de sensibilisation pour décourager les importations en provenance de pays infectés sont signalées par 90 % des pays.

Le second questionnaire a évalué 42 mesures de préparation au risque

Les variables ont été classées en quatre catégories :

  • autorité légale
  • ressources humaines
  • infrastructures
  • anticipation.

Le pourcentage de réponses positives dans chaque catégorie a été calculé et classé comme suit :

  • vert : plus de 80 %
  • jaune : 60 % – 80 %
  • rose : moins de 60 %.

Les pays ont été classés au niveau sous-régional (Amérique du Nord, Amérique Centrale, Amérique du Sud, Caraïbes). La catégorie « anticipation » a ensuite été divisée en plans de riposte, formations et exercices, afin d’identifier les volets auxquels une hausse de moyens devra s’appliquer en priorité.

graphique tableau
Fig. 1. Analyse du niveau de préparation au risque de peste porcine africaine dans les sous-régions des Amériques

Les résultats de cette enquête présentent un tableau mitigé du degré de préparation des pays quelle que soit la sous-région, à l’exception de l’Amérique du Nord où tous les pays présentent un score supérieur à 80 % (Fig. 1). Dans les autres sous-régions, la plupart des pays déclarent disposer de l’autorité légale pour contrôler la peste porcine africaine et ont un bon score en matière de ressources humaines. Il existe une variabilité plus marquée en ce qui concerne les moyens prévus en termes d’infrastructures, tels que les systèmes nationaux de gestion des incidents, le financement d’urgence, les laboratoires, ou encore les équipements et fournitures pour mener les enquêtes.

L’anticipation du risque est le domaine qui a révélé le plus de manquements. L’analyse approfondie des réponses indique que si certains pays ont effectué des formations en la matière, ceci ne s’est pas traduit par l’établissement de plans de riposte ni par des exercices d’entraînement.

Maintenons les Amériques indemnes de peste porcine africaine grâce à des moyens renforcés et des actions coordonnées

Plusieurs activités de renforcement des capacités ont été menées afin de s’attaquer aux points névralgiques repérés grâce à ce sondage. Les deux premières réunions du GPE-PPA se sont concentrées sur les bonnes pratiques de renforcement des contrôles aux frontières et sur l’analyse des canaux de transmission potentiels [2, 3]. Une formation des Points focaux de l’OIE pour les laboratoires vétérinaires, relative au diagnostic et à la surveillance de la peste porcine africaine, a été réalisée en décembre 2019, tandis que les Points focaux de l’OIE pour la communication ont reçu une formation en août 2020. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a réalisé en Amérique Centrale et dans les Caraïbes une formation de grande ampleur sur la peste porcine africaine.
 

http://dx.doi.org/10.20506/bull.2020.2.3145

Références

  1. Ellis A., Komal J., Barcos L. & Martínez Rivas C. (2020). – Groupe permanent d’experts de la peste porcine africaine pour les Amériques. Bull. OIE Panorama, 2020–1.
  2. Organisation mondiale de la santé animale (OIE) (2019). – First meeting of the Standing Group of Experts on ASF (SGE-ASF) in the Americas Region, Bogota, Colombia, 3–4 December 2019.
  3. Organisation mondiale de la santé animale (OIE) (2020). – Second meeting of the Standing Group of Experts on ASF (SGE-ASF) in the Americas Region. Virtual meeting, 15 June 2020.

Informations relatives à l'article

  • Plan de travail sur l’antibiorésistance dans l’aquaculture

  • De nouvelles initiatives pour proposer des modules d’e-learning sur la santé des animaux aquatiques

  • Le réseau scientifique de l’OMSA pour la santé des animaux aquatiques